Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/367

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Gaillonella ou Meloseira (fig. 9, a, p. 357), longtemps rangées parmi les plantes et reportées dans le règne animal par M. Ehrenberg, est un des genres les plus remarquables qui constituent des dépôts, par la propriété très-développée qu’ont ses espèces de s’assimiler une grande quantité de fer, particulièrement la M. ochracea, qui se développe dans les marais. On en connaît aussi des espèces marines.

Quant à la seconde tribu des diatomacées, dont les frustules sont enveloppées d’une substance gélatineuse ou membraneuse, elle contient moins de formes intéressantes que la précédente, et ce que nous venons de dire peut suffire pour donner une idée des vrais caractères de ces corps.
Habitat des diatomacées.

Les diatomacées, dit M. W. Smith, dans la monographie qu’il en a donnée, habitent l’eau salée et l’eau douce, mais les espèces de l’une ne se trouvent jamais vivantes dans l’autre. Un certain nombre habitent aussi les eaux saumâtres. Souvent elles y sont très-nombreuses et très-variées, sur les points accidentellement exposés à l’envahissement des eaux salées, tels que les marais voisins de la mer, les deltas où s’effectue le mélange des eaux douces et des eaux salées à l’époque des grandes marées. Un autre habitat favori des diatomacées sont les pierres, les rochers et les cailloux des courants qui descendent des montagnes, les rochers des rapides et les marais peu profonds que laissent les marées à l’embouchure des rivières ; il y en a également dans les fossés le long des chemins, dans les citernes et les puits.

Dans les régions antarctiques, suivant M. W. J. Hooker, ces petits êtres deviennent surtout apparents quand ils sont enveloppés dans la glace nouvellement formée, puis entraînés par myriades dans la mer sur les glaçons et la neige qu’ils revêtent partout de teintes ocracées. Un dépôt vaseux, principalement formé des dépouilles siliceuses de diatomacées, a été reconnu le long des côtes de la Terre Victoria, par 78° latitude S., s’étendant de 60 à 120 mètres de profondeur, sur 400 milles de long et 120 de large, mais sans qu’on puisse avoir une idée exacte de son épaisseur, qui doit être fort grande et s’accroître