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terres de cette partie du globe ; dans celui du Nord, les îles Carolines s’appuient contre les atolls nord-ouest des îles Marshall, de la même manière que la ligne E., O. des îles Ceram à la Nouvelle-Bretagne s’appuie à la Nouvelle-Irlande. Dans l’océan Indien, les îles Laquedives et les atolls des Maldives s’étendent presque parallèlement à la chaîne des Ghates. Il y a de plus un grand rapport entre la forme générale et la disposition des atolls et celles des îles ordinaires ; tous sont allongés dans le sens des groupes dont ils font partie. Une série d’atolls comme ces archipels serait donc la traduction à la surface des récifs sous-marins qui supportent les atolls eux-mêmes.

D’un autre côté, les récifs frangés ou qui bordent immédiatement les côtes des terres émergées sont restés stationnaires, et même un certain nombre d’entre eux ont été soulevés. À l’île Maurice, à Bourbon, à Timor, à la Nouvelle-Guinée, dans les îles Mariannes, dans l’archipel des Sandwich, etc., il y a eu des soulèvements à une époque récente, comme le prouvent les lits de coquilles modernes portés à des niveaux que la mer n’atteint plus aujourd’hui. L’espace entier qui occupe la mer Rouge aurait éprouvé un mouvement semblable suivi d’un abaissement, et plusieurs des îles des Amis ne sont que d’anciens atolls qui auraient été soumis ’à des oscillations du même genre.
Distribution comparée des atolls et des barrières de récifs avec les récifs frangés.

Si l’on compare la distribution relative des atolls et des barrières de récifs d’une part avec celle des récifs simples de l’autre, on trouve que les premiers, supposés en rapport ou dus à un abaissement des massifs qui les portent, occupent des espaces géographiques distincts de ceux des seconds qu’on suppose avoir éprouvé ou éprouver encore des mouvements inverses ou de soulèvement, et qu’ils se trouvent précisément dans la région où existent les volcans en activité.

Ainsi, dit en terminant M. Darwin, cet espace compris entre la côte orientale de l’Afrique et la côte occidentale de l’Amérique nous présente un vaste et magnifique tableau des mouvements que l’écorce terrestre a subis dans cette période si récente de la vie du globe. Nous voyons d’immenses surfaces s’élever avec des matières volcaniques qui s’échappent de toutes parts à travers