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constituent des pointes avancées dans la mer, tandis que la partie des polypiers réduite à l’état de boue ou de vase fine s’observe dans les lagunes peu profondes où les eaux sont peu agitées.

Un fait remarquable est l’absence presque totale de restes organiques reconnaissables dans beaucoup de parties de ces récifs. Les sables accumulés au-dessus d’eux sont également sans fossiles. Dans une seule circonstance les détritus de polypiers se sont présentés sous l’aspect de véritable craie (Darwin, Île d’Houden").

La cimentation du sable provenant de la destruction des polypiers, le long de la côte et au-dessus du niveau de la mer, s’observe dans tous les récifs et c’est le procédé général de la nature pour former les roches solides que nous voyons constituer ces massifs.
Théories de la formation de polypiers.

Les conditions particulières qui ont dû produire et produisent encore de nos jours les caractères singuliers des atolls, des barrières et des récifs ordinaires de polypiers, ont préoccupé tous les navigateurs aussi bien que les naturalistes qui les ont étudiés dans ces derniers temps, et ils ont cherché à se rendre compte surtout de la contradiction apparente que leur accroissement continu semble présenter avec la nécessité des circonstances indispensables à leur existence.

De l’extrémité orientale des îles Basses à l’extrémité nord-ouest des iles Marshall, c’est-à-dire sur un espace de plus de 1000 milles de long sur 200 à 300 de large, l’archipel des Carolines, qui a 480 milles sur 100, enfin, ceux des Maldives, des Laquedives et des Chagos, formant ensemble une chaîne de 1500 milles de long, toute cette immense surface de l’océan Pacifique et de l’océan Indien, disons-nous, ne renferme que d’innombrables îles dont aucune ne dépasse la hauteur à laquelle les actions combinées des vagues et des vents peuvent accumuler des matières solides. Sur quels fondements alors ces récifs et ces îles de coraux ont-ils été construits ? Car on conçoit qu’au-dessous de chaque atoll ces fondements devaient, dans l’origine, se trouver nécessairement à une profondeur