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des forces physiques internes du globe, représentés par les volcans en activité, et ceux de ses forces organiques externes, représentés par les constructions des polypes[1].
Caractères des roches.

L’examen minéralogique et chimique des produits calcaires des polypes y a fait reconnaître, par M. Dana, de la magnésie, sous forme de carbonate, et en assez forte proportion pour qu’il leur attribuât l’origine de beaucoup de calcaires magnésiens. Il, y a aussi reconnu de l’acide phosphorique dans la proportion de 9 à 10 0/O, du phosphate de chaux sous forme d’apatite, du fluor en plus grande quantité que l’acide posphorique, de la silice à l’état soluble, probablement uni à la chaux et découverte par M. Silliman.

La roche de polypiers qui constitue les récifs est un calcaire blanc, solide, à grain fin, souvent aussi compacte que certains calcaires marbres secondaires, à cassure conchoïde ou esquilleuse et sonore sous le marteau. Par places, c’est un conglomérat ou une brèche composée de petits fragments de polypiers, fortement cimentés par du carbonate de chaux. Quelquefois on n’y aperçoit point de traces de corps organisés, si ce n’est quelques coquilles empâtées çà et là dans la roche. Enfin, celle-ci est aussi composée de polypiers en place, dont les intervalles sont remplis par les fragments de ceux qui ont été détruits ; L’extérieur d’une île de coraux, sur quelques centaines de mètres de largeur, est la seule partie propre à leur accroissement ; tout le reste se compose de portions mortes. Des sables, des détritus de coquilles et de polypiers agglutinés contribuent encore à la formation des récifs. Des bancs de sable et de gravier, assez étendus, bordent les côtes dans l’espace compris entre les marées, ou bien, poussés par les vagues et les vents, ils peuvent former sur le littoral de petites collines de 20 à 25 mètres de hauteur, de la même manière que se forment les dunes de nos côtes. Les sables résultant des détritus de polypiers

  1. Nous devons renvoyer à l’ouvrage lui même pour une plus ample explication de cette carte, et particulièrement au chap. vi, p. 119, et à l’Appendix, p. 151.