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leurs de masses solides un peu considérables. C’est là que se trouvent les Astrées, les Porites, les Millépores, etc. MM. Quay et Gaymard avaient émis des doutes à cet égard, mais il est certain que les plus grandes masses fleurissent là où elles sont le plus exposées aux flots.

Les fonds de sable mouvant sont défavorables aux polypiers, et les sables mélangés de vase apportée de l’intérieur des terres par les cours d’eau sont plus nuisibles encore que l’eau douce à leur développement. Aussi les voit-on former deux murs abruptes de chaque côté du canal dont le fond est vaseux.

On a vu comment les principales espèces de polypiers étaient disposées dans l’atoll des Cocos ; à l’île Maurice, le genre Madrépore est dominant, et au-dessous de la zone des coraux massifs est un lit de Sériatopores.

On n’avait sur l’accroissement des polypiers que des données assez vagues et incomplètes lorsque le savant, aux recherches duquel nous empruntons ces détails, reconnut que la proportion de ce même accroissement dépendait à la fois des espèces qui construisent les récifs et de diverses circonstances accessoires. Il cite particulièrement les expériences directes de M. Allan, qui a planté des polypiers sur la côte orientale de Madagascar et qui a pu observer leur développement pendant une partie de l’année. Il déduit des faits nombreux qu’il a constatés lui-même et de ceux qu’il a recueillis : 1° que des masses de rochers, d’une épaisseur considérable, ont été certainement formées dans la période actuelle par l’accroissement successif des polypiers et l’accumulation de leurs détritus ; 2° que l’augmentation individuelle ou particulière de chaque polypier, comme celui des récifs, à la fois en dehors ou horizontalement et en hauteur, dans des conditions favorables, est assez rapide lorsqu’on le compare aux oscillations du niveau de la croûte terrestre ou à une mesure de temps plus précise, mais moins considérable, comme le nombre des années.

La proportion ordinaire de l’accroissement des madrépores