qu’une seule île entourée de récifs, comme celle d’Eiméo, dans
l’archipel de la Société, tantôt il y en a deux comprises dans
la même enceinte de polypiers, comme Taha et Raiatea. Le récif
de Gambier entoure 4 îles principales et plusieurs petites. Enfin,
celui d’Hogoleu circonscrit une douzaine de petites îles éparses
dans une grande lagune intérieure.
Étendues du récif.
Quant à l’étendue en longueur des barrières de récifs,
Darwin cite celle de la côte occidentale de la Nouvelle-Calédonie,
qui a 400 milles de long, celle de la côte orientale de
l’Australie, qui se prolonge, presque sans interruption, sur
1000 milles, ou 400 lieues, se maintenant à 20, 30, 50 et
60 milles de distance de la côte. Le bras de mer qui la sépare
de celle-ci est de 20 à 50 mètres de profondeur et son fond
est de sable. En dehors du récif les eaux sont, au contraire,
très-profondes.
Récifs frangés.
Les récifs frangés ou côtes de récifs, qui bordent immediatement une île ou une portion d’île, pourraient être confondus avec les barrières de récifs, s’ils n’en différaient que par leur moindre largeur ; mais cette circonstance, qu’ils bordent immédiatement la côte, au lieu d’en être séparés par un canal ou lagune plus ou moins profonde. et continue, prouve qu’ils sont en rapport direct avec la pente du sol sous-marin, et leur donne un caractère tout à fait distinctif des barrières.
« En avant et autour des récifs, dit M. Couthouy[1], on observe parfois une succession de terrasses ou plateaux dont le plus extérieur est à 22 ou 27 mètres de profondeur et même davantage ; sa largeur varie de 30 à 50 mètres. Il incline vers la haute mer et bientôt on ne trouve plus le fond. C’est sur ces terrasses et sur le bord le plus élevé que les coraux sont le plus nombreux, le plus variés et présentent les couleurs les plus vives. Ce sont des amas de groupes oranges, violets, rouges, cramoisis, verts, pourpres, blancs, jaunes, mélanges confuse-ment, de 5 à 7 mètres de hauteur, formés de polypiers branchus, comme d’élégants arbrisseaux, ou étendus comme des
- ↑ Boston Journ. of Natur. History, vol. IV, p. 66, 1844.