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inférieur à un climat chaud, remarque dont l’exactitude n’est d’ailleurs que relative, car il se hâte d’ajouter que la diversification des climats a dû faire varier la population de telle sorte, que l’ensemble des diverses zones réunies peut offrir un aussi grand nombre de types que lorsque la température plus élevée était aussi plus égale partout.

Le refroidissement s’avançant des pôles vers l’équateur, à mesure que la chaleur propre du globe se perdait ou diminuait et que celle du soleil devenait, par suite, plus prépondérante, les animaux et les végétaux ont dû, toujours d’après Bronn, disparaître des premiers, tandis que sous le second ils auraient conservé une partie dé leurs richesses originaires. Mais ce raisonnement, tout spécieux qu’il semble d’abord, n’est pas suffisamment justifié par l’observation, et conduirait, en outre, à une hypothèse émise souvent par des personnes qui ne se rendent pas bien compte de l’état de la science à cet égard. Cette hypothèse, qui consiste à faire descendre les flores et les faunes des pôles vers l’équateur, conformément la marche du refroidissement de la surface. tombe devant la plus simple observation comparative des faits, et, si elle pouvait être admise, le principe fondamental de la distribution des êtres organisés dans les couches de la terre se trouverait complètement détruit.

Pour nous, les mêmes faunes et les mêmes flores ont été contemporaines et non successives des pôles vers l’équateur, et cela parce que l’ordre des formations géologiques qui les renferment n’est pas géographique, mais stratigraphique ; il ne s’observe pas dans l’espace, mais dans le temps. C’est ainsi que la. flore carbonifère du Spitzberg, par 80° lat. N., est contemporaine de celle d’Espagne, par 40° lat. N., comme celle de la. Nouvelle-Écosse, par 45° lat., l’est de celle de l’Alabama, par 35°. Sur ces divers points, en effet, elle a été précédée et suivie dans le Nord par des faunes et des flores comparables elles-mêmes à celles du Sud, sans avoir, pour cela, pénétré entre les tropiques. L’hypothèse du déplacement des formes par migrations, si elle s’est réalisée, n’est pas une loi, c’est tout au plus un fait local, accidentel, dont nous verrons que quelques