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et de polypiers brisés. La roche est tantôt meuble, tantôt dure, compacte, susceptible de poli, et ses diverses variétés sont associées sans aucun ordre de superposition.

« Le fond du bassin, au milieu duquel se trouvent les îles, consiste en bancs de coraux qui n’affleurent au-dessus de la basse mer que dans les marées du printemps, et en sable calcaire associé à du calcaire crayeux semblable à celui qui forme la roche des îles. Celles-ci sont couvertes d’une terre rouge, sèche, contenant de la matière végétale, et dont l’épaisseur est de 0m,30. L’ensablement ou l’obstruction des passages entre les îles ou dans les ports continue toujours, et, jusque dans ces derniers temps, on a eu des preuves de cette action incessante.

« La Venus pennsylvanica paraît être l’une des coquilles les plus répandues dans ces roches modernes. Un banc qui en est entièrement formé se voit dans la carrière où l’on a exploité les matériaux de la jetée. À Saint-Georges, ce banc se continue l’espace de 4 milles avec une épaisseur de 1m,60, et il est placé à 2 mètres au-dessus de la mer. La Scutella quinqueforis et le Turbo pica y abondent, aussi bien que dans les couches les plus dures ; et dans ces dernières, on a trouvé un gros bloc composé de Meandrina areolata avec des Mytilus, des Serpules et des Millépores. On a recueilli, dans les cavernes, des ossements d’oiseaux et même des œufs enveloppés de carbonate de chaux, ainsi que des Helix. Une boucle de jarretière et une boîte ont été retirées d’un calcaire dur, situé au fond d’une caverne, et renfermant aussi la Scutella quinqueforis, remplie de carbonate de chaux comme les précédentes, et l’Agaricia undata. En un mot, cette roche, dans laquelle des os de tortue ont été également découverts avec toutes les coquilles qui vivent encore sur les côtes voisines, est une sorte de coral rag de 1 mètre à 1m,25 d’épaisseur et en voie de consolidation progressive.

« Après avoir observé la décomposition des coquilles et des polypiers, depuis les moins calcarifères jusqu’aux masses de Méandrines et d’Astrées, non-seulement en place, mais encore