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nous-même avec d’autant plus d’intérêt que l’examen des couches anciennes pourra nous présenter des résultats plus ou i moins analogues à ceux dont nous allons parler.

On a vu que la zone torride indo-pacifique, comprenant vers son centre la région super-torride de M. Dana, était la plus grande étendue continue des mers où la température de la surface ne s’abaisse pas au-dessous de 23°33 cent. C’est aussi la région où se développent avec le plus d’activité et de force les polypes coralligènes, dont les générations successives édifient les massifs rocheux les plus considérables. Aussi sera-ce dans cette vaste étendue que nous les étudierons particulièrement, puisque là seulement nous pourrons, à l’aide d’ingénieuses explications, nous rendre compte d’un des résultats les plus extraordinaires des fonctions vitales chez les animaux inférieurs [1].

Mais nous ferons précéder ce tableau général de l’examen particulier d’un point situé dans l’Atlantique, sur la limite extrême, vers le nord, de la grande zone thermométrique des polypiers, et qui a été l’objet du premier travail suivi, exécuté dans une bonne direction ; nous voulons parler du petit archipel des iles Bermudes, décrit avec soin par M. R. Nelson[2].
Îles Bermudes.

« Les Bermudes, dit le savant navigateur, forment un groupe d’îles comprises dans un espace de 15 milles sur 5, et entourées d’un anneau sub-elliptique de récifs de coraux, qui 25 milles de long sur 13 de large. La direction du grand axe de cette ellipse est N. E., S. O. Le point le plus élevé est situé à l’ouest d’Harrington et atteint 80 mètres d’altitude. L’aspect des hauteurs est celui de collines de sable, et leur teinte est celle de la craie. Toutes les îles sont formées et de roches calcaires, résultant de l’agglutination de coquilles

  1. On ne doit pas oublier que tous les polypes construisant des masses des tiges ou des lames calcaires, soit simples, soit agglomérées, sont exclusivement marins et ne vivent même pas dans les eaux saumâtres.
  2. Transact. Geol. Soc. of London, 2e sér., vol. V, p. 103 ; 1840. Des extraits de ce mémoire avaient été donnés en 1834. ─ Hist. des progrès de la géologie, vol. I, p. 361 ; 1847.