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seulement de 4 mètres au-dessus de la mer, est composée d’un agrégat de coquilles marines réunies par un ciment spathique. La roche est divisée en couches minces, séparées par des lits de coquilles non consolidées. Il s’en trouve parmi celles-ci beaucoup d’entières, qui ont conservé leurs couleurs et dont les analogues vivent dans les eaux voisines. Les parties dures de la roche sont fort recherchées pour les constructions, à cause de leur solidité, de leur légèreté et de leur résistance au choc des projectiles de guerre. Plusieurs édifices publics de Saint-Augustin en sont construits[1]. Dans l’île de Sainte-Croix, M. J. Hovey[2] a signalé des couches composées de coraux et de coquilles brisées rejetées par les vagues et agglutinées par un ciment calcaire. Toutes les coquilles vivent encore sur la côte et ont conservé leurs couleurs. Ces couches, qui renferment d’ailleurs des débris d’industrie humaine, reposent sur les strates redressés du terrain ancien de l’île. On en observe de semblables à la Barbade et à la Guadeloupe.

Il est à remarquer que ces formations récentes et surtout les dépôts calcaires ou ceux qui, composés de matières arénacées ou caillouteuses, sont cimentés par du carbonate de chaux assez abondant, s’observent sur les côtes des régions chaudes du globe entre les tropiques ou dans leur voisinage ; sur le pourtour de la Méditerranée, ce sont des grès consolidés ; mais plus au nord, ces phénomènes paraissent être fort rares.

À la Nouvelle-Hollande, dans la baie des Chiens-Marins, on signale un calcaire rempli de coquilles qui vivent sur la plage et qui ont présenté quelque analogie avec celles du calcaire grossier de Paris, sans doute à cause de la présence du genre Crassatelle et de la C. pulchra, qui a quelque ressemblance avec la C. tumida.

  1. Huot, Nouveau Cours élémentaire de géologie, vol. I ; p. 319. ─ L. Dietz, Journ. of the Acad. of Philadelphia, 1824.
  2. Amer. Journ., vol. XXXV, p. 64, 1838.