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par Newbold[1] comme de l’époque actuelle. Elles atteignent jusqu’à 20 mètres au-dessus de la mer, et sont composées de débris de coquilles, de radiaires et de polypiers vivant sur la côte voisine. Cosséir et plusieurs autres villes sont bâties sur ces couches, soulevées lentement par un mouvement qui se continuerait de nos jours. Sur la côte occidentale, à 1 ou 2 mètres au-dessus de l’eau, ces accumulations recouvrent un banc de polypiers, et ont offert des os de chameaux.

En Algérie, dit M. Benou[2], les dépôts marins se continuent aussi sur les côtes et donnent en quelques points des signes certains de mouvements du sol à des époques géologiques récentes, et même depuis la domination romaine. Il est d’ailleurs fort probable que ces mouvements se produisent aujourd’hui comme par le passé. Les plus anciens de ces dépôts sont ceux des environs de la Calle ; de la plaine de Bône, de la Mitidja, des plaines qui environnent Mostaganem et Oran. Aux portes de Bône, sous la terre végétale et des débris de matériaux romains, est une couche d’argile grise, avec des coquilles marines aussi fraîches que sur la plage. Le sable, agglutiné par un ciment calcaire, donne un grès empâtant des fragments de poterie. A l’est de la Calle, ce dépôt est à 7 ou 8 mètres au-dessus de la mer et s’étend jusqu’à une lieue dans la terre. Un. sable fin, avec Cardium edule, se voit sur le bord des salines d’Arzéou, et dans la province d’Oran, le relèvement ne serait pas moins de 75 à 80 mètres..

La plaine de la Mitidja, bien que dépourvue de ces coquilles modernes, serait cependant de notre époque, suivant le même observateur. Les grès de Philippeville se forment encore et ont enveloppé des briques et des pierres de taille romaines. Ils sont placés à 2 mètres au-dessus du niveau de la mer. Plusieurs des changements de niveau indiqués par M. Benou,

  1. On the geology of Égypte, etc. (Proceed. Geol. Soc. of London, vol. III, p. 782.).
  2. Ann. des Mines, 4e sér., vol. IV, p. 534.