Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les faits observés ; mais il nous semble inutile d’ajouter que l’oxygène, devenu libre par la formation successive de la houille, aurait été employé à l’oxydation successive des métaux. Cette action, depuis cette époque, ne s’est guère exercée, sur une certaine échelle et par la voie humide, que sur le fer, et elle ne peut avoir employé qu’une faible proportion de l’oxygène de l’air[1].

Néanmoins, si la composition de l’atmosphère était différente de celle de nos jours, quant à la nature de ses éléments, ou quant à leurs proportions s’ils étaient les mêmes, elle a pu agir d’une manière favorable sur les classes de végétaux et d’animaux que nous voyons plus particulièrement représentées dans les périodes anciennes de la terre, tandis qu’elle s’opposait au développement de celles qui ont apparu ou se sont développées surtout depuis. Les changements se sont d’ailleurs toujours manifestés graduellement et, sans secousses, sans interruptions, tels qu’ils se sont produits à tous les âges. Nous avons déjà indiqué cependant qu’après la période carbonifère il y avait eu une diminution sensible dans les produits de l’activité organique, annonçant quelque modification importante dans les conditions de la vie. Les animaux les plus inférieurs qui s’assimilent le carbonate de chaux, les rhizopodes, les polypiers, les radiaires, sont rares ou manquent dans les couches permiennes et triasiques de la plupart des localités ; les couches calcaires n’y ont aussi qu’un faible développement comparé à celui des grès, des poudingues, des argiles et des sables.
Causes physiques.

Température, refroidissement graduel et ses effets.

Si la géologie ne nous apprend pas quelle était la température de la surface du globe lors des premiers dépôts de sédiment, on peut supposer qu’elle était assez basse pour que l’eau y demeurât à l’état liquide en s’accumulant dans les dépressions ; c’est comme on le sait, une température à laquelle arrive la partie supérieure d’un courant de lave peu de jours après sa sortie du cratère.

  1. Suivant Ebelmen, il suffirait que les roches stratifiées continssent 1 p. 100 de protoxyde de fer pour que celui-ci absorbât tout l’oxygène de l’air.