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aient pu se propager au loin, soit lorsque tout le pays était sous la glace ou la neige, soit lorsque ensuite il a été recouvert d’eau en très-grande partie. Dans l’un et l’autre cas, les circonstances devaient être peu favorables à de telles migrations. L’hypothèse de Forbes se trouverait donc en contradiction avec les déductions les plus probables, savoir, que les terres étaient plus élevées pendant la formation des stries que pendant le dépôt des coquilles arctiques dont le soulèvement résulte d’un troisième phénomène postérieur aux deux autres, et rien ne prouve que depuis lors le fond de la mer ait été plus à découvert qu’il ne l’est aujourd’hui.

« Comme le sud de l’Irlande et de l’Angleterre, continue l’auteur, n’était point submergé pendant l’époque glaciale, les trois autres flores ont pu y venir avant, pendant ou après cette époque. La troisième, qui est la plus étendue, occupe la surface crayeuse du Kent, circonstance d’ailleurs fortuite, quant à la nature du sol, car elle n’est pas essentielle à l’existence des espèces. Ces végétaux venaient du nord-ouest de la France, et la formation du détroit marquerait l’instant de leur isolement. Si, comme cela est probable, la rupture des couches a été effectuée avant la destruction de la grande plaine germanique qui favorisa la migration de la cinquième flore, nous pouvons, dit Forbes (p. 346), regarder la flore du Kent comme très-ancienne, et peut-être même antérieure à la seconde, celle du Cornouailles, du Devonshire, du sud-est de l’Irlande, des îles de la Manche et de l’ouest de la France, laquelle a un caractère plus méridional que la troisième.

« Nous avons déjà vu que les données géologiques et zoologiques se réunissaient pour placer la séparation de l’Angleterre du continent à l’époque de la destruction de la faune des grands mammifères, c’est-à-dire à la fin du phénomène qui accumula le drift, ce qui s’accorderait peu avec l’ancienneté que M. Forbes attribue à cette rupture, relativement à une plaine émergée dont rien, géologiquement, hydrographiquement ni orographiquement, ne nous révèle l’existence.

« Les caractères géologiques des districts occupés par la