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« exemple, sur le mode de création des espèces, sur le nombre des individus de chaque espèce à l’origine et sur leur distribution primitive. La géographie botanique peut indiquer certaines probabilités, appuyer certaines théories à cet égard ; mais les circonstances principales de la distribution actuelle des végétaux dépendent de causes moins anciennes et moins obscures. Il suffit pour les comprendre d’admettre, ce qui est probable d’après un ensemble de faits et de raisonnements, que les êtres organisés de différentes formes héréditaires (classes, familles, genres, espèces, races) ont paru en différentes régions à des époques variées, les plus simples probablement les premiers, les plus compliqués ensuite ; que chacun de ces groupes a eu communément un centre primitif d’habitation plus ou moins vaste ; qu’il a pu, pendant toute la durée de son existence, devenir plus commun ou plus rare, prendre une habitation plus étendue ou plus restreinte, selon la nature physiologique des plantes qui le composent, les moyens de propagation et de diffusion dont elles sont douées, l’absence ou la présence d’animaux qui les attaquent, la forme et l’étendue des surfaces terrestres, la nature des climats successifs dans chaque pays et les moyens de transports qui résultaient de la position des mers et des surfaces terrestres ; que beaucoup de ces groupes ont cessé d’exister, tandis que d’autres ont paru, en nombre supérieur, du moins si l’on compare l’époque actuelle avec les époques les plus anciennes ; enfin, que l’époque géologique récente, dite quaternaire (celle qui a précédé l’existence de l’homme en Europe et qui a suivi les derniers soulèvements des Alpes), a duré plusieurs milliers d’années, pendant lesquels des changements géographiques et physiques importants sont arrivés en Europe et dans quelques pays voisins, tandis que d’autres régions de la terre ne changeaient pas ou éprouvaient d’autres modifications.

« Ces principes de géologie et de paléontologie réduits, comme on voit, à des termes très-généraux et bien peu contestables, suffisent pour expliquer les faits de géographie