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de ces temps reculés nous montrent que ces éléments constituants, essentiels, s’ils ont présenté quelques différences quant à leurs proportions, devaient être les mêmes quant à leur nature.

L’acide carbonique contenu dans les roches calcaires, n’a pu, à aucune époque, dit Bronn (page 549), être tout entier répandu dans l’atmosphère, pas même au commencement des dépôts de sédiment, car cette quantité aurait rendu impossible la vie organique telle que nous la connaissons et telle qu’elle avait déjà commencé. Mais remarquons ici que les premiers sédiments des mers ne furent point des calcaires, mais bien des grès, des conglomérats, des schistes siliceux et argileux. La matière calcaire ne commence à se montrer, avec une certaine g abondance et en couches homogènes suivies, qu’assez tard dans la période silurienne inférieure. Elle s’accroît jusqu’au calcaire carbonifère, diminue sensiblement ensuite pendant les périodes houillère, permienne et une grande partie du trias, se montrant çà et là, par intervalles, pour reprendre son ancienne importance avec les dépôts du lias et ceux qui les ont suivis. Ces intermittences, qui sont quelquefois en rapport avec certains développements et ralentissements de la vie marine, autant du moins que nous en pouvons juger, sont-elles dues à des différences dans les proportions de l’acide carbonique de l’air, ou bien à l’abondance et à la diminution des sources qui l’amenaient de l’intérieur ? C’est ce qu’il serait difficile de dire. Quoi qu’il en soit, la plus grande consommation d’acide carbonique faite par le règne végétal ne semble correspondre ni avec un développement particulier de la vie animale, ni avec la formation de puissantes couches calcaires, au moins dans un grand nombre de cas.

Il est possible, continue notre savant guide, qu’une végétation particulière ait soutiré à l’atmosphère, avant l’apparition des organismes les plus élevés, l’excès d’acide carbonique qui s’y répandait continuellement par les émanations de l’intérieur, ou qui y préexistait, et nous verrons plus loin combien on a abusé de cette végétation imaginaire supposée antérieure à