Végétations des îles.
Les îles ont-elles moins d’espèces, à surface égale, que les
continents ? Cette question avait été résolue en sens opposé par
divers botanistes. M. de Candolle, en la reprenant, considère
d’abord les îles rapprochées, soit des continents, soit
des grandes îles jouant le rôle de continents, puis les petites
îles fort éloignées des terres, et enfin de grandes îles et archipels
qui se trouvent éloignés de toutes terres, comme les îles
Sandwich, les Açores, la Nouvelle-Zélande, etc. « En résumé,
dit-il, les îles éloignées des terres, excepté celles de la région
boréale, ont moins d’espèces qu’une surface égale, dans des,
conditions analogues, sur les continents ou près des continents.
L’appauvrissement extraordinaire de quelques petites
îles s’explique en outre, soit par une formation ignée ou
madréporique, soit par l’absence d’abri contre les vents de
mer ou contre un soleil trop ardent. Dans tout cela, les faits
s’accordent avec les prévisions du simple bon sens, car on
peut exagérer la facilité de transport des graines à travers
l’océan, mais il faut bien admettre une difficulté quelconque
à la diffusion des espèces par cette voie. Il en résulte
que les îles sont exposées à perdre des espèces, comme les
pays continentaux, mais qu’elles ont moins de chances de
les voir se remplacer ou se rétablir par une influence extérieure. »
Nombres des espèces de phanérogames.
Le nombre probable des espèces de phanérogames a aussi nombre provoqué les spéculations du savant botaniste de Genève, mais au lieu de partir des espèces décrites, d’estimer les omissions et les espèces à découvrir, ou-bien de considérer les régions les unes après les autres et d’en apprécier les flores par les collections et autres documents pour arriver à un chiffre probable de l’ensemble, il a pris pour base un mode d’appréciation tout différent. Il avait fait voir que la surface moyenne qu’occupe une espèce de phanérogame est d’environ 1/150 de la surface émergée du globe ou 45,500 lieues carrées. Or, si l’on considère l’Allemagne comme une région géographique moyenne qui peut être prise comme terme de comparaison, cette région ayant fourni 2500 espèces, les 116 ou 117 régions du globe, dont la surface