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des mêmes avantages dans la partie orientale du continent américain. On peut dire qu’en Amérique, sous chaque latitude, se trouvent toutes les hauteurs, ce qui est bien loin d’exister dans les autres parties du monde. À ce point de vue très-général, il n’est pas surprenant que l’Amérique soit plus riche en espèces différentes, pour une surface égale.

« L’Afrique est pauvre en espèces dans toute son étendue, excepté à son extrémité méridionale. L’absence de hautes. montagnes couvertes de neiges en été, la sécheresse dans les plaines du nord, l’uniformité de conditions physiques dans la région équatoriale, expliquent le nombre assez faible des espèces dans la plus grande partie de ce vaste continent. À l’extrémité australe c’est autre chose. L’abondance extraordinaire des espèces du Cap ne coïncide pas avec des diversités bien grandes de climats. Les montagnes de cette région ne portent pas des neiges perpétuelles ; il y a de vastes étendues desséchées, et, sur le littoral, il ne semble pas que l’humidité et la température varient d’une manière sensible. La Nouvelle-Hollande, qui est, sous ce point de vue, dans des circonstances analogues, ne présente pas une variété d’espèces aussi grande. Je croirais donc à une influence antérieure, c’est-à-dire à des causes géologiques, en vertu desquelles cette végétation du Cap serait la continuation d’une flore très-riche, d’une flore liée autrefois à une diversité de climats plus grande qu’aujourd’hui ou à quelque végétation d’îles et de continents voisins qui auraient disparu, après avoir exercé longtemps une influence. Peut-être le nombre de milliers d’années depuis lequel certaines régions se trouvent hors de la mer, et présentent des conditions de climat favorables aux végétaux, est-il la cause qui explique leur richesse actuelle quand les conditions de notre époque ne suffisent pas ? Je laisse aux géologues de discerner laquelle de ces hypothèses est la plus vraisemblable. Il me suffit de leur indiquer les phénomènes de géographie botanique dont les circonstances actuelles du globe ne peuvent pas rendre suffisamment compte. »