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particulièrement à ses études, surtout à partir de la section du chapitre xxii, où M. de Candolle s’occupe de la comparaison des zones équatoriales, tempérées et polaires, sous le point de vue des familles dominantes[1].

Ainsi, après avoir mentionné la famille des légumineuses comme dominant entre les tropiques, dans l’ancien comme dans le nouveau monde, où elle se trouve ordinairement, dans la proportion de 10 à 12 0/0, quelquefois 16 (Saint-Thomas des Antilles) et même 17 au Congo, par rapport aux autres phanérogames, puis les graminées, les composées, les orchidées, les cypéracées, les rubiacées, les mélastomacées, les euphorbiacées, les urticées, les scrophulariées et d’autres familles moins importantes, l’auteur remarque que, pour compléter ce sujet, il faut noter l’abondance des fougères, si frappante dans les régions chaudes et humides, surtout dans les îles. Ainsi, à Java, les espèces de cette famille sont égales, en nombre, à 0,16 du chiffre des phanérogames ; dans les îles de la Société, le rapport est 0,20 ; à l’île Maurice, 0,26 ; aux îles Gallapagos, 0,12 ; dans l’île de l’Ascension, 0,08. Évidemment, dans ces îles, les fougères usurpent la place d’une des familles principales de phanérogames, et cela aussi bien par la grandeur des individus que par le nombre des espèces. Dans l’île de Juan Fernandez, dans la zone extra-tropicale australe, les fougères dépassent en nombre toutes les familles des phanérogames et les composées aussi, ce qui est très-digne de remarque, ajoute M. de Candolle, cette dernière famille étant une des plus récentes qui ont apparu sur la terre, et l’autre la plus ancienne, au moins dans l’hémisphère Nord. Aussi se demande-t-il si les composées n’auraient pas apparu d’abord dans l’hémisphère austral, ce que pourrait confirmer leur abondance au Cap, en Australie, dans l’Amérique du Sud et les îles humides d’Auckland et de Juan Fernandez.

De la comparaison des légumineuses, des composées et des graminées dans les régions boréales et australes, l’auteur conclut

  1. Géogr. botanique raisonnée, vol. II. p. 1238.