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réserve quelques généralités déduites de ses prodigieuses recherches. C’est qu’il semble en effet que plus on approfondit la nature, plus on envisage ses produits sous diverses formes, et plus les différences que l’on croyait d’abord si tranchées s’affaiblissent. Aussi ne pouvons-nous mieux faire que de renvoyer le lecteur à cet excellent travail, qu’il consultera avec fruit, et auquel nous emprunterons seulement quelques citations pour montrer à quoi se réduit théoriquement ce que l’on sait aujourd’hui à cet égard. Remarquons d’ailleurs que les considérations de M. Alph. de Candolle ne portent que sur les plantes phanérogames. Les cryptogames, malgré leur haute importance dans l’économie générale de la nature, puisque, pendant un laps de temps énorme, ils régnèrent presque seuls sur. la terre, sont complètement omis, leur étude ne paraissant pas être assez avancée sous le rapport de leur distribution géographique pour conduire à des résultats de quelque valeur au point de vue où nous devons nous placer. Cette lacune ôte, on le conçoit, à ce livre une partie de l’intérêt qu’il pourrait avoir pour nous.

« La géographie botanique, dit le savant genèvois, doit avoir pour but principal de montrer ce qui, dans la distribution actuelle des végétaux, peut s’appliquer par les conditions actuelles des climats, et ce qui dépend des conditions antérieures. En lui assignant ce but élevé, elle concourt, avec l’histoire des êtres organisés fossiles (paléontologie) et avec la géologie proprement dite, à la recherche de l’un des plus grands problèmes des sciences naturelles, que dis-je ? des sciences en général et de toute philosophie. Ce problème est celui de la succession des êtres organisés sur le globe ; il est assurément d’un ordre très-élevé[1]. »

Ce n’est guère que dans le Livre troisième de l’ouvrage, où l’auteur traite des considérations sur les diverses contrées de la terre au point de vue de la végétation qui les recouvre, que le paléontologiste pourra recueillir des faits qui se rattachent

  1. Géographie botanique raisonnée, préface, p. xii, vol. I, 1855.