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auront diminué l’effet calorifique des rayons solaires, rendant ainsi l’organisme plus dépendant des phénomènes propres de la terre. Mais à cette remarque de Bronn on peut objecter d’abord qu’à ce moment la température particulière du globe était certainement plus élevée qu’elle ne l’est aujourd’hui, puisque les saisons, résultant de l’action solaire, étaient comparativement peu sensibles, et ensuite que, de nos jours, sous les tropiques, certaines régions fort humides sont extrêmement favorables au développement de la végétation.

Quant à l’augmentation de pression, résultat de la plus grande densité de l’atmosphère due à la présence des gaz et des vapeurs, son effet, au moins dans certaines limites, a dû être peu prononcé, car nous voyons des animaux, et surtout des oiseaux, des poissons et des mammifères aquatiques supporter des pressions fort différentes sans en paraître affectés. Peut-être cette pression, qui d’ailleurs agit bien plus directement sur les animaux terrestres à respiration aérienne qui ne sont pas organisés pour vivre alternativement sous des effets très-différents, a-t-elle été la cause de l’apparition plus tardive de ces derniers ? C’est un sujet sur lequel nous reviendrons plus loin avec quelques détails.

D’un autre côté, M. Élie de Beaumont a fait voir[1] que l’augmentation de densité de l’atmosphère, diminuant le rayonnement de la chaleur terrestre, tendait à égaliser les climats des diverses zones en les maintenant à une température élevée, et qu’elle réagissait ainsi sur les phénomènes généraux de la vie. Une augmentation de pression de 0 m 75 à 1 mètre aurait élevé de 20° la température moyenne du globe à sa surface, ce qui a pu avoir lieu à l’époque de la végétation houillère.
Conclusion et effet généraux.

Il résulte donc des données expérimentales et de l’observation que, relativement aux conditions de la vie pendant les premières périodes de la terre, la composition originaire de l’atmosphère ne peut être déterminée d’une manière absolue, ni même approximative. Néanmoins, les organismes que nous connaissons

  1. L’Institut, p. 260 ; 1858.