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limite beaucoup plus rapprochée de la surface que la vie animale (p. 154).

Enfin, il résume ses études relatives aux limites bathymétriques de la vie dans l’Océan de la manière suivante :
Conclusions

1° Les conditions qui règnent aux grandes profondeurs, quoique différant matériellement de celles qui existent près de la surface, ne sont pas incompatibles avec la persistance de la vie animale.

2° En supposant que la théorie des centres spécifiques particuliers soit vraie, la présence des mêmes espèces dans des eaux peu profondes, et à de grandes profondeurs, prouve qu’elles peuvent avoir été transportées dans diverses situations sans en avoir éprouvé de changements.

3° Il n’y a rien, dans les conditions qui existent aux grandes profondeurs, pour empêcher que des êtres organisés primitivement pour y vivre ou qui y auraient été acclimatés, ne puissent vivre également dans des eaux peu profondes, pourvu que le passage soit suffisamment gradué ; de sorte qu’il est possible que des espèces qui habitent actuellement à de faibles distances au-dessous de la surface aient vécu auparavant dans les mers profondes.

4° D’un autre côté, les conditions de la surface de l’Océan ne permettent pas qu’après leur mort les êtres organisés descendent au fond quand la profondeur est très-grande, si chaque partie du corps est librement pénétrée ou accessible au fluide environnant ; et réciproquement, les conditions qui règnent dans les grandes profondeurs ne permettent pas non plus aux organismes, constitués pour y vivre, de s’élever à la surface lorsqu’ils sont morts.

5° La découverte même d’une seule espèce vivant normalement à de grandes profondeurs prouve suffisamment que ces régions ont leur faune spéciale, et qu’elles l’ont toujours eue dans les temps passés, d’où il résulte que beaucoup de couches fossilifères, regardées jusqu’à présent comme ayant été déposées dans des eaux comparativement peu profondes, peuvent cependant l’avoir été à une grande distance de la surface.