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confirme dans l’idée que les êtres organisés, trouvés à de grandes profondeurs, proviennent d’espèces qui ont d’abord habité des eaux peu profondes. La couleur est alors un caractère héréditaire, et une espèce moins colorée originairement ne peut pas prendre de teintes plus vives si elle est exposée à une lumière plus éclatante, et réciproquement. Cependant il convient que chez des animaux transportés des tropiques sous les zones tempérées les couleurs s’affaiblissent.
Objections diverses.

On voit dans ce qui précède plusieurs contradictions de la part de M.Wallich. Si, par exemple, des animaux provenant de très-grandes profondeurs ont des teintes aussi vives que ceux des zones élevées, on n’a plus de raison pour croire à l’influence de la lumière ; et si des animaux des zones chaudes, vivement colorés, perdent une partie de leurs couleurs dans les zones tempérées, on peut, au contraire, admettre cette influence. D’un autre côté, les couleurs des animaux passant des zones supérieures dans les inférieures auraient été conservées dans cette dernière station par voie d’hérédité, sans éprouver de changement à la suite de ce déplacement, tandis que d’autres, les Ophiocomes, pourvus d’yeux dans les stations supérieures originaires, se seraient vus privés de ces organes en descendant dans les profondeurs où ils leur seraient devenus inutiles. Nous pensons que ces incohérences doivent être attribuées à la précipitation que l’auteur semble avoir mise à rédiger un travail où les répétitions et le manque de liaison dans les divers sujets sont si fréquents.

Il est vrai que dans le cas des changements de couleurs, M. Wallich ne les attribue pas au plus ou moins de lumière, mais à la diminution des fonctions vitales modifiées pour favoriser le changement des conditions normales en des conditions anormales. C’est, comme on le voit, substituer une hypothèse. particulière à une autre généralement admise. D’après d’autres exemples de changements de couleurs, et surtout en sens inverse, c’est-à-dire des zones tempérées aux zones chaudes, ou des zones froides aux zones tempérées, il est porté à croire que les teintes des plumes des oiseaux, des ailes des papillons et