Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/280

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

inverse de celui qui fixe le carbone dans la plante et laisse dégager l’oxygène de l’acide carbonique.
Conditions de la vie dans les plus grandes profondeurs.

Les protophytes appartenant aux eaux les plus profondes sont donc soumis à une loi particulière, et l’on peut se demander qui est-ce qui joue le rôle des plantes pour purifier l’eau des éléments délétères qu’y répandent les animaux, si la végétation et la lumière cessent à la même limite, puis sous quelles autres conditions que des circonstances exceptionnelles la vie animale peut-elle être maintenue sans la vie végétale, pour se prolonger ainsi jusqu’aux plus grandes profondeurs.

La réponse à la première question est facile : les eaux de l’Océan s’emparent de l’acide carbonique exhalé par les animaux, et la quantité de carbonate de chaux qu’il y rencontre suffit pour en convertir, en un composé sans action nuisible, une assez grande quantité pour que le reste soit aussi peu nuisible que le gaz acide carbonique répandu constamment dans l’atmosphère. D’un autre côté, l’oxygène nécessaire est principalement tiré de l’air atmosphérique absorbé par l’eau, car la portion qui en est rejetée par les plantes marines est sans importance eu égard à la masse de l’Océan.

Pour la seconde question, l’auteur est obligé d’avoir recours à un moyen de nutrition à l’égard duquel il n’existe pas de précédent connu. Dans le plus grand nombre des protozoaires marins, tels que les foraminifères, les polycistinées, les acanthométrées, les thalassicollidées et les spongidées, on peut supposer que ce procédé, au lieu d’être celui par lequel la nutrition est effectuée dans les êtres plus élevés par les fonctions complexes des organes spéciaux, le serait par les organismes les plus simples que nous connaissons, et en l’absence de toute disposition ressemblant à une structure particulièrement adaptée à ce but. M. Wallich remet à développer ce sujet dans ses études particulières sur les organismes inférieurs, et se borne à établir ici qu’il n’invoque aucune loi exceptionnelle, mais que, au contraire, la preuve que ces organismes sont doués du pouvoir de convertir les éléments inorganiques pour leur propre nutrition repose sur la faculté incontestable