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contient de l’acide carbonique. Les circonstances favorables à la présence du carbonate de chaux dans l’Océan le sont aussi à celle de la silice. Elle est de même entraînée constamment à la mer par les rivières ; elle fournit la matière de la partie solide des éponges, des polycistinées, des genres voisins d’infusoires et des espèces marines de diatomacées.

Quoique ces corps siliceux soient beaucoup plus petits que les rhizopodes calcaires ou foraminifères, ils ne laissent pas de former, par leur accumulation, une portion considérable de certains dépôts océaniques. Suivant M. Wallich, les diatomacées ne vivraient pas au delà de 728 à 900 mètres, et ceux que l’on trouve à de plus grandes profondeurs y ont été entraînés.

De ses diverses observations sur les polycistinées, les diatomacées et les foraminifères, il déduit que le carbonate de chaux et la silice existent toujours dans l’eau de mer, que la quantité d’acide carbonique s’accroît avec la profondeur, que le pouvoir dissolvant de l’eau, relativement à ces deux substances, est dû à la présence de l’acide carbonique. Il pense aussi que sur le lit des mers profondes, là, où à la surface le carbonate de chaux est en si petite quantité qu’il est inappréciable par les réactifs chimiques, de grands dépôts calcaires se forment néanmoins d’une manière continue, enfin que si l’accroissement des animaux testacés est en relation directe avec la quantité de matières qui constituent leurs parties solides (les parties molles du sarcode étant composées de protéine ou d’oxygène, d’hydrogène, d’azote et de carbone), on est forcément conduit à admettre que la pression, loin de restreindre le développement de la vie animale aux zones supérieures des mers, peut être regardée comme une des conditions les plus essentielles à son existence dans les grandes profondeurs.

Quant à l’iode, au fluor et à l’acide phosphorique, le premier existe dans les plantes, le second dans l’eau elle-même, le troisième dans les corps organisés ainsi que dans l’eau.

Le caractère général du lit des mers profondes est d’être moins accidenté que celui des eaux qui le sont peu, mais la