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carbonate, cela vient de la séparation incessante opérée par les animaux testacés. Plusieurs analyses ont d’ailleurs constaté la présence du carbonate de chaux dans l’eau de mer, particulièrement dans le voisinage des côtes, de même que les analyses d’eaux, prises sous diverses latitudes et dans des mers différentes, ont fait voir des proportions variables dans les sels contenus.

(P. 124.) Il est digne de remarque que les dépôts calcaires qui se forment aujourd’hui dans une partie considérable de l’Atlantique, et probablement dans tous les grands fonds de mers, se trouvent généralement très-loin des côtes et toujours dans des eaux profondes, tandis que les polypiers des récifs, qui firent leur matière calcaire de la même source, se forment à de faibles profondeurs, quoique, par l’abaissement du fond, leur base repose à des profondeurs considérables et que les récifs eux-mêmes se trouvent alors isolés au milieu de l’Océan. On ne connaît guère de l’accroissement des polypiers que sa marche graduelle, sujet que nous traiterons ci-après, et, quant à celui des foraminifères, rien n’a encore été déterminé.
Substances diverses dans l’eau des mers.

M. Wallich s’occupe beaucoup de l’arrivée, de la distribution et de l’emploi de l’acide carbonique dans les mers, et nulle part, dit-il, on ne trouve un dépôt récent résultant de la sursaturation de l’eau par le carbonate de chaux. D’un autre côté, Il y a de nombreuses preuves de dépôts calcaires formés mécaniquement, quelquefois redissous par l’eau qui tient l’acide carbonique en dissolution, de manière que la quantité de petites parties de calcaire amorphe, que l’on rencontre presque constamment, doit être attribuée à des fragments de coquilles désagrégés et laissés après la nouvelle séparation du carbonate de chaux.

La silice a été reconnue dans toutes les eaux de mer analysées par M. Forchhammer[1], et la plus grande quantité était de 0,3 dans 10,000 parties d’eau pure. Cette substance est insoluble dans l’eau, mais elle lui en abandonne quand celle-ci

  1. Bischof, loc.cit., vol. I, p. 109.