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des analyses de Bibra, étant de 3,527 0/0, on y a reconnu les proportions relatives suivantes :


Chlorure de sodium 75,786
Id. de magnésium 9,159
Id. de calcium 3,657
Bromure de sodium 1,184
Sulfate de chaux 4,617
Id. de magnésie 5,597
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100,000

D’où il résulte que le carbonate de chaux et la silice, substances qui entrent pour une si grande proportion dans la composition des coquilles et des parties solides des autres invertébrés marins manqueraient ici, ce qui est d’autant plus remarquable, dit M. Wallich, que les phénomènes géologiques dus à la présence de ces substances dans l’eau de mer peuvent être regardés comme les plus importants que l’on ait à considérer. En effet, bien que le carbonate de chaux et la silice semblent être dans des proportions très-faibles relativement à la masse des eaux, ils sont aussi essentiels à l’existence des divers organismes marins que le gaz acide carbonique, qui est encore en moindre quantité dans l’atmosphère, est indispensable aux plantes terrestres. La structure solide des premières est due au carbonate de chaux comme celle des secondes au carbone. Dans les deux cas cependant le besoin et l’emploi de la matière sont équilibrées avec une telle rigueur que, si l’un ou l’autre venait à manquer, il en résulterait une perturbation profonde dans les conditions actuelles de la vie du globe.

Mais, comme le fait remarquer M. Bischof, la grande quantité de carbonate de chaux apportée par les rivières, de même que la formation continue des coquilles et des autres tests d’animaux marins, est la preuve la plus évidente de la présence de ce carbonate dans l’eau de mer, et, d’un autre côté, l’acide carbonique qui s’y trouve également doit constamment dissoudre ce même carbonate lorsqu’il y en a au fond, tandis que si l’eau est très-loin de son point de saturation par ce