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échelle, pourvu qu’ils ne soient pas brusques. Les organismes les plus simples sont d’ailleurs les mieux adaptés à supporter ces changements. Sous ce rapport, l’homme est un des êtres les moins bien partagés de la nature, puisque la diminution de pression d’une demi-atmosphère, en s’élevant dans l’air, ou l’augmentation de 2 ou 3 sous la cloche à plongeur, est tout ce qu’il peut supporter. Mais aussi les parties solides, fluides et gazeuses qui entrent dans son organisme sont en équilibre sous la pression normale et chacun de ces éléments étant susceptible de divers degrés de dilatation et de contraction, la complication même de son organisation est ce qui fait que cet état d’équilibre est plus facilement troublé à mesure que les conditions extérieures s’éloignent de l’état normal.

Dans le cas des animaux respirant par des branchies, il n’y a point de gaz, le fluide circulant étant de même ou presque de même pesanteur spécifique que le liquide environnant, et chaque partie de l’organisme étant complètement accessible à ce fluide soit par sa porosité, soit par une action d’endosmose. L’état d’équilibre est ainsi naturellement maintenu, et l’on conçoit que si le changement de pression n’est pas trop brusque, si les liquides intérieurs peuvent graduellement se mettre en rapport avec la pression du liquide ambiant, il n’en résultera aucun trouble. Or ceci s’applique aussi bien aux animaux qui descendent à de grandes profondeurs qu’à ceux qui, habitant ces dernières, seraient entraînés vers la surface. C’est ainsi que des Ophiocomes, ramenés de 2293 mètres, vécurent encore pendant près d’une heure, après avoir été retirés de l’eau et après avoir éprouvé, durant le temps qu’on remontait la ligne, une pression qui a varié du poids d’une tonne et demie par pouce carré à celui de 15 livres seulement.
État et proportions du gaz dans les mers.

Nous avons insisté sur l’équilibre entretenu, dans la composition de l’atmosphère, par la respiration des animaux et des plantes ; dans l’Océan, les conditions sont modifiées sans être absolument changées. On connaît encore imparfaitement la manière dont l’air se dissout dans l’eau de mer. Il est probable que le phénomène se produit à l’aide du mouvement produit