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On a pensé longtemps que le nombre des types, comme celui des genres et des espèces d’animaux et de végétaux, diminue lorsqu’on s’avance de l’équateur vers les pôles, décroissement qui doit être en rapport avec l’abaissement de la température ; mais, jusqu’à ce que l’on connaisse mieux les faunes profondes, il serait prématuré de vouloir juger des proportions numériques de leurs éléments sous diverses latitudes. On peut néanmoins présumer, d’après l’uniformité de température de toutes les eaux profondes, qu’il n’y existe pas de variations ou de différences tranchées comparables à celles qu’on observe dans les faunes terrestres et les faunes marines superficielles.

Ed. Forbes et M. Löven avaient observé que, dans les provinces zoologiques marines boréale et arctique, le plus grand nombre des types d’invertébrés se trouvaient, non pas dans, les zones supérieures, mais dans les plus profondes connues alors sous ces latitudes, et de plus que l’extension en profondeur des quatre zones bathymétriques est beaucoup plus considérable que dans les provinces celtique et lusitanienne. Or, quoique M. Wallich n’ait pas eu occasion d’exécuter, sur les côtes du Groenland, des sondages au delà de 400 mètres, il a pu y faire l’application de la remarque précédente. Le développement moindre de la vie végétale et animale dans les couches d’eau supérieures qui correspondent aux zones littorales et des laminariées des provinces du sud y est sensible, et même, dans les baies et les fiords du Labrador et du Groenland, la croissance des algues ne commence guère qu’à la profondeur où elle cesse ordinairement sous les autres latitudes. Les zones supérieures des régions où la côte est couverte de glace pendant huit mois de l’année sont, on le conçoit, dépourvues de formes animales et végétales, mais on voit les Méduses et les Béroés, pendant les temps calmes, nageant dans le voisinage des masses de glacesqui bordent les fiords.
Conditions des organismes dans les grandes profondeurs et à de grandes hauteurs.

(P. 105.) L’auteur étudie ensuite les conditions dans lesquelles doivent se trouver les animaux à de grandes profondeurs, et fait voir que la pression, la lumière et les faits cités pour prouver que ces basses régions sont inhabitables, ne peuvent