Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tiré la conséquence naturelle que toutes les parties des mers devaient être peuplées[1].

M. Wallich rappelle ensuite que, en 1841[2], et plus tard en 1857[3], M. Ehrenberg croyait à l’existence des organismes microscopiques (rhizopodes, diatomacées et polycistinées) à de grandes profondeurs où règnent des formes particulières qui manquent dans les autres parties. Si, dit le savant micrographe de Berlin, ces sédiments des mers profondes étaient seulement des vases apportées par les courants, il n’y aurait certainement pas autant de formes particulières qu’on y en observe. Mais si les conclusions sa M. Ehrenberg ont été méconnues, on doit dire que, à son tour, il n’a pas non plus tenu compte des faits signalés par John et James Ross vingt ans auparavant.
Remarques générales.

Tandis que la distribution des animaux et des plantes terrestres, dit plus loin l’auteur, est assez bien connue, celle des habitants de l’océan est encore presque entièrement restreinte aux lignes des côtes, et même relativement à celles-ci nous ne possédons aucune vue systématique au delà des mers d’Europe. Les grandes provinces zoologiques de la pleine mer peuvent être, par conséquent, regardées comme encore inexplorées, sauf le cas d’un petit nombre d’être organisés flottants. M. Wallich, que des circonstances particulières ont conduit à ces recherches, nous semble d’ailleurs faire bon marché des travaux de ses prédécesseurs, entre autres d’Ed. Forbes, dont nous croyons cependant qu’il aurait bien fait d’imiter la clarté, l’élégance et l’excellente méthode d’exposition, qualités qui manquent complètement à son mémoire.

Plus un organisme est placé bas dans l’échelle des êtres, plus il semble se multiplier, plus sa distribution géographique est étendue, plus longue est sa durée dans le temps ; l’une quelconque de ces circonstances dépend non de l’accroissement de

  1. Physical geography, vol. II, p. 246 ; 1851.
  2. Ann. and Magaz. nat. hist., vol. XIV, p. 169 ; 1844.
  3. Lettre à M. Maury in Sailing Directions, 8e éd., p. 175 ; 1857.