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facile au lecteur de les rapprocher des divers sujets auxquels elles se rattachent et qui ont déjà été traités dans ce même chapitre. Disons, enfin, que le temps ne semble pas venu d’une synthèse générale et systématique des faits de cette nature, encore trop peu nombreux, et qu’il est préférable de les exposer dans l’ordre de leur découverte ou de leur publication.
Observations diverses.

On a vu que dans ses recherches bathymétriques Ed. Forbes avait constaté l’existence d’animaux marins vivant dans la mer Égée jusqu’à la profondeur de 420 mètres, et il avait cru pouvoir conclure de l’appauvrissement graduel des faunes à mesure qu’on descendait, que la limite de la vie ne s’étendait pas beaucoup plus loin. Cependant aucune donnée précise n’était venue justifier cette présomption, et, d’un autre côté, la difficulté d’opérer des dragages à de telles profondeurs, et à plus forte raison au delà, avec les moyens connus alors, ne permettaient pas d’obtenir facilement la preuve que des animaux pussent vivre sous des pressions de plusieurs centaines d’atmosphères, dans un milieu probablement immobile, privé de lumière et à une température comprise entre le maximum de densité de l’eau et zéro.

On sait aujourd’hui que les sondages poussés à de très-grandes profondeurs sont sujets à des causes d’erreur dont il est difficile de se garantir sans des précautions particulières et même sans des appareils construits spécialement pour cette destination. Le choc du plomb sur le fond et la tension de la ligne sont des données insuffisantes ; ainsi, à ces grandes profondeurs le choc ne se transmet plus et les courants marins, entraînant la ligne, la tiennent tendue, quoique le plomb ait touché, de sorte qu’au delà de 2500 à 3000 mètres on ne doit plus compter sur ce mode d’expérimentation. Diverses tentatives exécutées à bord de navires américains, par ordre du gouvernement, pour atteindre ce que l’on appelle le fond des eaux bleues, avaient d’abord donné les résultats suivants[1].

  1. F. Maury, lieut. de la marine des États-Unis, Géographie physique de la mer, trad. franç. par P. A. Terquem, p. 362, in-8o, 1858.