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Grandes province zoologiques.

La subdivision des mers en régions de température, comme nous venons de la présenter, nous donne le moyen de partager les côtes continentales en provinces zoologiques, ainsi que nous l’avons déjà essayé, mais actuellement d’une manière plus méthodique et plus complète, en ce que les causes de leurs limites résultent de ces considérations mêmes. La distribution des crustacés, dont M. Dana s’est particulièrement occupé, montre que ces régions sont, sous ce rapport, également naturelles et bien caractérisées.

On a dit que chaque province zoologique avait été regardée comme un centre, de création et de diffusion pour les groupes d’espèces, mais on conçoit également que chaque espèce peut avoir eu son point de départ et son centre particulier de diffusion. Quoi qu’il en soit, rien ne prouve que des régions particulières aient été, dans l’origine, privées de développement vital et qu’elles n’aient été peuplées que par les migrations de centres de création prédéterminés. Nous n’aurions d’ailleurs aucun moyen pour reconnaître aujourd’hui ces centres. La région particulière de température où une espèce a été créée est indiquée, à ce qu’il semble, par cela même qu’elle s’est montrée plus favorable à son développement. Par suite, on peut voir que chaque localité a quelques espèces qui lui sont particulièrement adaptées, et en général on peut penser que toutes les régions ont leur création spéciale.
Influence des caps.

Outre les causes qui concourent, comme on l’a dit tout à l’heure, à limiter les régions de température et à influencer par suite les produits de la vie, les caps, ou pointes avancées le long des côtes des continents et des grandes îles, sont aussi des limites naturelles de provinces zoologiques. Ce sont les points où les courants froids ou chauds s’éloignent du littoral et où, par conséquent, il y a au delà un changement brusque dans la température.

On en a un exemple frappant sur la côte orientale du nord de l’Amérique, au cap Hatteras, point de concours des lignes isocrymes de 16°67, 13°23, 10°, et un autre sur la côte occidentale de l’Amérique du Sud, au cap Blanco, où convergent