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Résumé.

Ainsi nous voyons les coquilles terrestres nous présenter, dans le sens de la hauteur, au-dessus du niveau de la mer, une distribution par zones comparable à celle que les coquilles marines nous ont offerte dans le sens de la profondeur, au-dessous de ce même niveau, et d’un autre côté leur extension géographique paraît être soumise au principe que nous avons déjà rappelé. On peut ajouter que le rapport de la richesse des faunes y est disposé, comme on pouvait s’y attendre, en sens inverse ou diminuant de bas en haut. C’est d’ailleurs une loi générale que le plus grand développement des forces vitales, la plus grande richesse des productions dans toutes les classes des deux règnes se manifeste un peu au-dessus et un peu au-dessous de la courbe normale du sphéroïde terrestre ou du niveau des mers.

on conçoit que, dans l’étude des dépôts fluviatiles modernes et même des dépôts quaternaires, il est utile de connaître l’habitat des coquilles terrestres que l’on y rencontre et qui y ont été entraînées. Ainsi on trouve souvent réunies, dans une même alluvion de la plaine dont les éléments proviennent des montagnes, des espèces qu’on pourrait croire, au premier abord, avoir vécu ensemble, tandis qu’elles proviennent de niveaux pouvant différer de 2000 mètres. Il en est de même pour la distribution géographique ou par bassins hydrographiques des fleuves sur les versants opposés d’une même chaîne. Ces bassins sont habités par des populations en rapport avec les altitudes, les expositions, la végétation et la nature du sol sec ou humide, argileux, sablonneux, calcaire, etc. Si dans les dépôts quaternaires du bassin de la Seine, par exemple, on rencontre. une espèce qui vive constamment dans la zone la plus élevée du pays qui l’entoure ou dans certaine région particulière, telle que le Bulimus montanus, elle servira à apprécier la direction et la hauteur des eaux ainsi que la provenance des sédiments,