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actuel de nos connaissances, sous de pareilles conditions atmosphériques, et il en revient à la proportion de 0,00 il 0,08.

Depuis les observations de Bonnet en 1749 et surtout depuis celles de Priestley, qui, en 1771, démontrait en Angleterre l’absorption par les plantes du carbone de l’acide carbonique de l’air, observations complétées à Genève par Sénebier, qui fit voir que l’oxygène mis en liberté rentrait dans l’atmosphère, puis en Hollande par Ingen-Housz, qui montra que l’action directe du soleil était indispensable à l’évolution complète du phénomène, M. T. de Saussure et beaucoup de chimistes, dans ces derniers temps, se sont occupés de cette question importante des fonctions des végétaux relativement à la composition de l’air.

Des expériences directes ont prouvé que des végétaux prospéraient mieux dans une atmosphère artificielle contenant 0,05 à 0,08 d’acide carbonique sous l’influence de la lumière solaire, tandis qu’à l’ombre 0,01 seulement leur convenait mieux. Des fougères et des Pelargonium ont végété avec force dans une atmosphère contenant 0,05 d’acide carbonique, tandis que si cette proportion s’élevait jusqu’à 0,50 elle leur devenait nuisible[1]. Des crapauds et des poissons ont pu vivre dans un mélange d’air contenant 0,05 d’acide carbonique. « Une petite quantité. de ce gaz, disent MM. Regnault et Reiset, ne trouble en rien la respiration, car nous nous sommes assurés qu’un animal peut séjourner pendant longtemps et sans éprouver de malaise apparent dans une atmosphère renfermant plus de la moitié de son volume d’acide carbonique, pourvu que cette atmosphère contienne une quantité suffisante d’oxygène. Plusieurs de nos expériences préliminaires peuvent être citées à l’appui de ce fait[2]. »

D’un autre côté, des expériences plus récentes de M. F. Leblanc ont fait voir que la proportion de 1 % d’acide carbonique dans l’air produisait au bout de quelque temps sur les hommes

  1. Daubeny, Assoc. for the advancement of science, l’Institut, vol. XVII, p. 319 ; 1849.
  2. Ann. de chimie et de physique, 3e sér., vol. XXVI, p. 402.