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ou les 2/3 dans les régions tempérées, et 6 ou moins de la moitié dans les régions froides.

Quant aux espèces, le même naturaliste montre que plus des 2/3 de celles de chaque mer lui sont particulières ; ainsi les limites d’habitation sont, assez restreintes pour des animaux que leur puissance de locomotion et leurs mœurs pélagiennes sembleraient devoir répartir à la fois dans toutes les mers.

La distribution des espèces de céphalopodes acétabulifères offre les particularités suivantes : 78 se trouvent dans les mers chaudes ou des tropiques, 35 dans les zones tempérées et 7 seulement dans les zones froides. Mais si les genres et les espèces sont plus nombreux et plus variés sous la zone torride, il ne paraît pas en être toujours de même des individus qui y sont, au contraire, peu multipliés, tandis que dans les mers polaires arctiques l’Ommastrephe sagittatus, et dans l’océan Austral l’O. giganteum, sont tellement nombreux qu’à l’époque de leur migration annuelle les uns viennent couvrir les côtes de Terre-Neuve, les autres celles du Chili. On sait d’ailleurs que l’extrême multiplicité des individus et le petit nombre relatif des espèces dans les zones froides est un caractère presque général dans les diverses classes. Les poissons en offrent des exemples que tout le monde connaît.
Résumé.

Aucun assemblage, aucune association de mollusques ne semble donc se reproduire de part et d’autre de l’équateur sous des latitudes correspondantes. L’organisme se modifie complètement lorsqu’on se dirige du N. au S. et réciproquement, dans le sens d’un méridien quelconque. Aucune faune ne se répète ni n’est continue non plus dans le sens des parallèles, quoique en général plus étendue que du N. au S. Variété et succession graduelle dans un sens et dans l’autre, telle paraît être à cet égard la loi générale de la nature.