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on trouve dans leur répartition des différences remarquables. Ainsi, dans l’Atlantique, le rapport des gastéropodes aux lamellibranches serait :: 85 : 71, dans le grand Océan :: 129 : 76. La distribution si différente des mollusques sur les deux côtes de l’Amérique méridionale paraît tenir aux caractères orographiques très-différents aussi des côtes et du sol sous-marin. Sur le littoral du Grand Océan, les Cordillières étant très-près de la mer, les pentes y sont plus abruptes, fort inclinées, et les rochers bien plus nombreux que les plages sablonneuses ; il doit donc y avoir infiniment plus de gastéropodes que de lamellibranches, et les genres qui dominent par leurs espèces doivent principalement vivre sur les rochers.

C’est l’inverse pour la côte de l’océan Atlantique, où les plages en pentes douces se prolongent fort loin sous les eaux et où les mollusques côtiers doivent vivre principalement sur les parties sablonneuses et dans les golfes tranquilles. Les différences organiques, produites ainsi par la disposition des deux côtes à la même latitude sont plus prononcées que celles qui sont dues à la différence des latitudes dans l’un et l’autre océan. D’après le même savant, qui s’est occupé de l’influence des courants et d’autres circonstances physiques déterminant la station des animaux marins, les grands cours d’eau, tels que ceux de l’Amérique méridionale, n’auraient aucun effet sur la composition des faunes marines voisines, conclusion encore opposée à ce que nous ont fait connaître les recherches plus récentes que nous avons rappelées précédemment, et d’après lesquelles le degré de salure de l’eau et la proportion des eaux douces apportées sur la côte par les rivières et les fleuves modifiaient sensiblement les caractères des faunes.

Les mers qui baignent les deux côtés du nouveau continent présentent, quant aux diverses associations de mollusques, les divisions ou provinces suivantes :
12e région.

Dans la région de la Californie et de l’Orégon, 11 espèces remontent au N. vers l’ile de Sitka par 58° lat. N., et peu d’espèces s’étendent jusque dans la baie de Californie, qui appartient