Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/226

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faunes de mollusques également distinctes de celles de l’Atlantique à l’est, et de celles des parties centrales de l’océan Pacifique à l’ouest, car, suivant M., Darwin[1], il n’y aurait pas une seule coquille qui fût commune aux îles de l’océan Pacifique et à la côte occidentale de l’Amérique. D’un autre côté, MM. Cuming et Hinds, qui ont pu comparer environ 2000 espèces provenant des côtes est et ouest du continent américain, n’ont trouvé que le Purpura potula qui se rencontrât à la fois aux États-Unis, sur la côte de Panama et autour des îles Gallapagos, identification qui même a paru douteuse à quelques personnes. D’autres identifications d’espèces qui se trouveraient à la fois sur les côtes opposées du continent sont aussi révoquées en doute.

De 628 espèces recueillies par Alc. d’Orbigny sur les côtes méridionales de l’Amérique, 180 à l’est et 447 à l’ouest, la Siphonaria Lessonii, qui s’étend de Valparaiso au Chili à Maldonado, sur la côte de l’Uruguay, est la seule qui soit commune, circonstance que M. Darwin attribue au canal supposé de la rivière de Santa-Cruz, qui réunissait autrefois le Pacifique à l’océan Atlantique, comme fait aujourd’hui le détroit de Magellan.

Les espèces précédentes sont rangées dans 110 genres, dont 55 sont communs aux deux côtes, 34 propres à celle du Pacifique, 21 à celle de l’Atlantique[2].

Dans l’océan Atlantique, la faune des régions tempérées serait, suivant Alc. d’orbigny, plus nombreuse que celle des régions chaudes, et chacune de ces régions possède 4 à 6 fois plus d’espèces propres que d’espèces communes. Les côtes du Grand Océan donnent des résultats analogues. Ces conclusions sont d’ailleurs en contradiction complète avec celles que présente M. Woodward d’après les observations des autres voyageurs et naturalistes.

Si l’on compare, ajoute d’Orbigny, les genres des côtes opposées,

  1. Journ. of voyage, p. 391.
  2. Voy. dans l’Amér. mérid, t. V, p. 5 ; 1847, Nous avons donné des chiffres moindres d’après une communication plus ancienne de l’auteur, ─ Compt. rend., vol. XIX, 10 nov. 1844 (Hist. des progrès de la géologie, vol. I, p. 405) : aussi ne les reproduirons-nous pas ici.