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ont persisté sont en petit nombre et ne sont point les plus caractéristiques des régions extrêmes nord et sud. Remarquons ici que les formes typiques de la faune arctique descendent loin, vers le S., tandis qu’à peine un des types caractéristiques des mers chaudes remonte-t-il vers le N.

Pour arriver à une égale distribution des mollusques dans les zones tempérées, il est nécessaire, suivant M. Mac-Andrew, d’admettre une faune intermédiaire s’étendant plus ou moins dans le domaine des deux autres et ayant son principal développement à leur point de rencontre. Celui-ci se trouverait par le 50° lat., et le canal de la Manche marque, en effet, la limite de quelques espèces caractéristiques du nord (Buccinum undatum, Fusus antiquus, Cyprina islandica), aussi bien que des genres (Haliotis, Lachesis, Galyptræ, Venerupis, Gastrochæna, Auricula) et de nombreuses espèces des types sud.

Il n’y a point d’ailleurs de ligne tranchée ; le passage des faunes est graduel, et cette faune intermédiaire pourrait être comprise entre le 45° et le 55° de latitude, embrassant ainsi la plus grande partie de la baie de Biscaye et une portion considérable de la mer du Nord. Les espèces les plus caractéristiques et qui y atteignent leur plus grand développement sont : Purpura lapillus, Natica monilifera, N. nitida, Trochus zizyphinus, Lacuna puteolus, L. pallidula, les Pholades des côtes y d’Angleterre, Mactra solida, Tellina crassa, Pecten opercularis, P. pusio, Venus striatula.

Le changement, quoique graduel, est cependant plus prononcé sur certains points que sur d’autres ; ainsi le cap Saint-Vincent est peut-être la limite nord d’environ 100 espèces du sud, sans être pour cela une limite comparable pour les espèces, du nord.

Le sud de l’Écosse est une limite analogue pour les formes du nord, et des 135 espèces de Norwége qui atteignent les côtes d’Écosse, 42 manquent dans le midi de l’Angleterre.

Quant à la faune de la Méditerranée, elle peut être regardée comme une dépendance de celle de l’Atlantique tempérée nord, avec laquelle elle s’accorde dans ses caractères généraux,