Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/220

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Mais à ces diverses profondeurs les espèces présentent des modifications plus ou moins prononcées. En général, les individus qui vivent le plus bas ont une taille moindre, leurs couleurs sont moins vives et le test est moins solide.

Les espèces du nord diminuent beaucoup de grandeur en descendant vers le sud, mais l’inverse n’a pas lieu pour les espèces du sud, dont un certain nombre s’accroissent, au contraire, en atteignant leurs limites nord. Ainsi la Ringicula auriculata et la Mactra rugosa atteignent leur maximum de développement dans la baie de Vigo, l’Haliotis tuberculata à Guernesey et la Tallina balaustina à l’ouest de l’Irlande et dans les Hébrides.

La répartition exacte des mollusques marins par provinces ou faunes est, comme on vient de le dire, loin d’être aussi tranchée qu’on l’avait cru d’abord. Les faunes arctique et tropicale sont, à la vérité, assez bien limitées par les zones géographiques qui les désignent, sauf que la première s’avance de quelques degrés en dedans du cercle arctique à cause du courant dirigé vers le N., le long de la côte de Norwège, mais la division de la zone tempérée en régions boréale, celtique et lusitanienne ou méditerranéenne, donne lieu à diverses observations.

Ainsi les deux séries de mollusques de différents types s’avancent l’une vers l’autre des régions sub-arctiques et sub-tropicales. Dans leur marche, chacune perd beaucoup de ses types les plus caractéristiques qui s’éteignent l’un après l’autre de manière que, lorsqu’elles arrivent à se joindre, les espèces qui

    plus basse que dans les mers d’Europe (Crosse et Deheaux). Par les îles Aléoutiennes elle joint les côtes d’Amérique ; on l’a trouvée à l’île Sitka, entre les archipels du Roi-Georges et de la Reine-Charlotte.

    Si des côtes d’Europe on se dirige à l’P., on rencontre encore la Mya arenaria au Groenland (Fabricius), dans la mer de Baffin, au détroit de Davis, sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre (Stimpson), du Massachusetts (Gould) et de la Caroline du Sud (Gibbs), entre le 32° et le 35° lat., sans qu’elle atteigne le golfe du Mexique. Ainsi, dans l’hémisphère nord, elle s’étend du 30° au 80° lat., et après son circuit polaire semble envoyer au quatre grandes colonies : européenne, asiatique, américaine-pacifique, américaine-atlantique.