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quantité à l’atmosphère, d’un autre côté, une partie de l’oxygène ayant été aussi enlevée à l’atmosphère par la même cause, on peut admettre que la proportion relative première des deux gaz y sera restée la même.
Carbone.

Quant au carbone, nous devons supposer également que tout ce qui est contenu dans l’anthracite, la houille, les lignites, les bitumes, la tourbe, la terre végétale, dans les roches solides, sous forme de matière organique accidentelle, dans les animaux et les végétaux vivants, aussi bien que dans l’acide carbonique de toutes les roches calcaires sédimentaires (l’acide carbonique ne paraissant pas avoir pu se combiner avec la chaux incandescente en présence de l’acide silicique, sans doute abondant dans la masse fluide originaire), tout ce carbone, disons-nous, fixé ainsi par l’action des forces vitales, a dû être enlevé à l’atmosphère. Aujourd’hui, l’acide carbonique est encore apporté de l’intérieur et versé au dehors par les orifices des volcans, les émanations particulières, les sources thermales et d’autres circonstances qui concourent à son remplacement, mais qui ont dû être plus efficaces, alors que les communications entre l’intérieur et l’extérieur étaient plus fréquentes et plus continues qu’elles ne le sont actuellement. M. Bischof n’est pas éloigné de penser que la fixation du carbone, par les corps organisés, a pu être compensée par les émanations provenant de l’intérieur[1].

L’acide carbonique entrant aujourd’hui dans la composition de l’atmosphère pour 0,0006, M. Liebig[2] a calculé que tout

  1. D’autres causes, telles que la décomposition des roches, ont concouru à soustraire l’acide carbonique à l’atmosphère. Ainsi Ebelmen a calculé que 1 mètre cube de feldspath, en se décomposant, pouvait fixer 98 mètres cubes d’acide carbonique, et que si l’on admet qu’il y en ait 4/10000 dans l’atmosphère, de mètre cube de feldspath fixerait l’acide carbonique de 245,000 mètres cubes d’air atmosphérique. Les masses d’argile ainsi produites par la décomposition des silicates sous l’influence de l’acide carbonique, fixé alors à l’état de carbonates de potasse, de soude ou de chaux, montrent combien il en a été soustrait à l’ancienne atmosphère (Ann. des Mines, vol. VIII, 1845).
  2. Organische Chemie, etc., p. 20 ; 1840. — Cette proportion, évaluée