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ses modifications à mesure qu’on descend au S. et les espèces communes aux côtes de l’Amérique du Nord, puis, dans un rapport publié en 1856[1], il a donné un tableau, comprenant 750 espèces obtenues par ses dragages, exécutés par lui sur 43 degrés de latitude et indiquant l’extension horizontale et verticale de chacune d’elles, le point de leur plus grand développement, la nature du fond, etc. Un second tableau est plus particulièrement consacré à faire voir la distribution géographique de ces espèces, parmi lesquelles il compte 275 acéphales, 14 ptéropodes et 460 gastéropodes.

Les mollusques acéphales, dit l’auteur dans ses conclusions, ont une extension en profondeur ou bathymétrique plus grande que les gastéropodes ; plusieurs espèces vivent à tous les niveaux depuis le bord de la côte jusqu’à 200 mètres et davantage. Ces espèces ont en même temps la plus grande extension géographique ou horizontale (Saxicava arctica, Venus striatula, V. ovata, Lucina borealis, etc, ). Elles atteignent ordinairement leur plus grande taille dans les eaux peu profondes. La Saxicuva arctica est la plus cosmopolite de ces espèces, car elle a été observée jusqu’à plusieurs centaines de mètres de profondeur au Spitzberg, dans les mers de la Chine, dans le détroit de Behring, sur les côtes de la Californie et sur celles de l’Australie[2].

  1. Rep. on the marine testaceous mollusca of the N. E. Atlantic and neighb. seas. (Rep. Brit. Assoc. for 1856.)
  2. La Mya arenaria ne passe point, à la vérité, dans l’hémisphère austral, mais c’est certainement l’espèce la plus cosmopolite de l’hémisphère boréal ; car, en Europe, elle manque seulement dans les mers intérieures. Suivant une note que nous devons à l’obligeance de M. P. Fischer, la Mya arenaria descend de l’océan glacial arctique le long des côtes de Norwége, des iles Britanniques. de la France, mais sans dépasser les côtes du golfe de Gascogne, où elle vit dans le voisinage des estuaires entre le 43° et le 44° lat.

    À l’est, elle habite les côtes nord de la Russie et de la Sibérie, où M. Middendorff la signale à la Nouvelle-Zemble, vers le 75°. Plus loin, dans cette direction, elle existe le long du détroit de Behring et des îles Aléoutiennes. Pénétrant ensuite dans le Grand Océan, elle a été recueillie au Kamtchatka, dans la mer d’Okhotsk, dans celles du Japon et du nord de la Chine, à Tohé-Fou. Sa limite sud serait ici comprise entre le 30° et le 40° lat., c’est-à-dire