Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celles-ci, qui ne passent point au nord, serait d’environ 50 ; or, le long des côtes de l’Atlantique d’Europe, les éléments septentrionaux de la faune des mollusques ont une distribution au sud plus grande que les formes méridionales ne l’ont vers le nord. Pour se rendre compte de l’ancien état des conditions physiques de la terre, il faut donc prendre en considération les lois de la distribution géographique de l’arrangement en profondeur des animaux marins et de la nature des sédiments qui constituent le fond.

(P. 259.) M. Austen fait voir qu’une faune marine n’est point une association d’éléments constants, et qu’en remontant de l’époque actuelle dans les périodes géologiques les moins anciennes on suit les modifications qu’elle a éprouvées sur le même point, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, comme nous aurons occasion de dire en décrivant les faunes antérieures à celles de nos jours.

De son côté, M. Jeffreys, ayant démontré que plus de 30 espèces que l’on croyait propres aux mers britanniques se retrouvaient dans la Méditerranée, est encore venu modifier ce que les régions de Forbes avaient de trop tranché.

on voit donc que les résultats si positifs que ce dernier avait d’abord proclamés dans ses huit zones bathymétriques de la mer Égée et les six régions des mers d’Europe se trouvent singulièrement modifiés et atténués ; il ne reste, pour ainsi dire, dans les deux sens, horizontal ou géographique, vertical ou en profondeur, que des modifications graduelles comme dans les faunes anciennes ; mais reconnaissons que l’impulsion donnée par lui à ce genre de recherches n’en a pas été moins fructueuse.
Distribution des espèces d’un genre donné.

Si nous considérons maintenant la loi de distribution des espèces dans un genre donné, nous verrons que la zone du plus grand développement est celle qui renferme le plus de formes spécifiquement différentes. Dans la mer Égée, Ed. Forbes a trouvé que le genre Cardium atteignait son maximum entre 36 et 63 mètres de profondeur, où il est représenté par 6 espèces ; le genre Pecten, entre 109 et 145 mètres, où il en a 11. Dans l’un et l’autre cas, les zones dans lesquelles ces