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à la latitude n’a rien non plus de rigoureusement déterminé.

Néanmoins la zone de température constante de 3°,89 vient confirmer ce que nous avons dit précédemment des zones de latitude en profondeur et des zones correspondantes en altitude qui semblent converger au nord vers un point zéro, situé au niveau de la mer. Ainsi les observations thermométriques directes sont d’accord avec les données zoologiques et botaniques, et les conditions physiques et organiques sont concordantes de l’équateur vers les pôles, car la ligne des neiges perpétuelles forme, au-dessus de la mer, un horizon comparable à celui que la ligne de 3°,89 forme au-dessous.

A Mogador, sur la côte occidentale de l’Afrique, par 31° 30′, M. Andrew a trouvé 110 espèces de mollusques testacés, dont, une partie remontent au nord jusque sur les côtes d’Angleterre ; mais en rangeant ces espèces en deux séries, suivant les profondeurs d’où il les avait obtenues, il reconnut que 88 de ces espèces s’étendaient depuis la côte jusqu’à 54m,60 de profondeur, et que toutes étaient des espèces propres aux côtes d’Afrique et de Portugal ou lusitaniennes, tandis que des 52 espèces draguées de 63 à 91 mètres, 26 étaient des espèces de la région celtique. Cet exemple prouve, comme on le voit, la généralité du principe que les zones en profondeur représentent les degrés, en latitude.
Composition de l’eau de mer.

Passant à la composition de l’eau de mer, M. Austen regarde comme très-constante celle de l’Atlantique, prise à la latitude du détroit de Gibraltar ou à celle des Hébrides ; mais il n’en est, pas de même de l’eau des mers intérieures et de celle des côtes qui diffèrent de celle de la pleine mer. La zone sub-littorale est, comme on a vu, celle du maximum de la vie marine ; or c’est suivant la ligne des côtes qu’on observe les modifications de l’eau, depuis son excès de salure, sa salure normale, son état saumâtre jusqu’à l’eau tout à fait douce, modifications qui dépendent de la quantité de surface d’évaporation et de la température, de l’apport des rivières, de l’action égalisante des vents et des marées, etc.