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Il faut donc les restaurer souvent par la pensée comme les papyrus et les palimpsestes de l’antiquité humaine, relativement si moderne.

L’alphabet de ce livre est resté longtemps inconnu, sans interprétation réelle, comme les hiéroglyphes de l’Égypte, comme les caractères cunéiformes de la Perse ; le merveilleux, l’impossible, l’absurde même, ont tour à tour été invoqués pour son explication. Ce ne fut que lorsqu’on chercha à l’interpréter en le comparant avec celui de la nature actuelle que l’on vit que la langue des anciens âges de la terre, que les anciennes lois qui avaient dû présider au développement des êtres organisés, ne différaient pas de celles de nos jours. Les caractères seuls de l’alphabet avaient, comme à l’ordinaire, subi avec le temps quelques modifications dont il était d’ailleurs facile de suivre et d’apprécier l’importance, et que nous devons chercher à préciser.

Premier état de l’enveloppe terrestre.Lorsque, par suite du refroidissement graduel de la masse fluide du globe, une croûte solide se fut formée à sa surface, lorsque les vapeurs aqueuses se fut fondé en partie condensées et que les bassins des mers eurent été peuplés, il s’en fallut de beaucoup que les choses restassent stationnaires. Des modifications incessantes se produisaient, soit par l’effet de la continuation du refroidissement, soit par les réactions fréquentes de la masse fluide interne sur son envelopper soit enfin par l’action des êtres organisés, dont le nombre et la diversité croissaient à mesure que les circonstances devenaient plus favorables. Ces changements, qui influaient si profondément sur les conditions de la vie, peuvent se rapporter à trois sortes de causes principales : les causes chimiques, les causes physiques et les causes météorologiques.

Les premières causes, dit Bronn, ont dû agir sur toute la surface de la terre à la fois ; les secondes, exercer leur influence sur certaines zones seulement ; les troisièmes, ne produire que des effets locaux. La plupart de ces changements se trouvent également répartis dans la suite des temps ou montrent une énergie décroissante. Les uns sont continus, les autres périodiques ;