si prématurée, entrepris une Histoire naturelle des mers d’Europe, qui a été continuée et publiée par M. R. B. Austen[1], et y dont nous allons exposer les principaux résultats se rattachant à notre sujet.
Les mêmes animaux et les mêmes plantes, avons-nous dit,
ne se rencontrent point partout à la surface de la terre, mais
les espèces et même les genres sont réunis ou associés de manière
à présenter des régions ou provinces botaniques et zoologiques
plus ou moins étendues, suivant les limites déterminées
par les conditions physiques du pays, tels que le climat et les
caractères orographiques et hydrographiques. Chacune de ces
provinces n’est pas d’ailleurs tellement distincte de celles qui
l’avoisinent qu’un certain nombre de ses espèces ne dépassent
ses limites, de sorte que celles-ci ne sont jamais parfaitement
tranchées et que l’on ne peut pas dire absolument où l’une
commence ni où l’autre finit.
Régions ou province zoologiques.
Une province, telle que la comprend l’auteur (p. 7), est un espace dans lequel il y a évidemment eu une manifestation spéciale de la puissance créatrice, c’est-à-dire où ont été appelés à vivre les types premiers des animaux et des plantes. Ceux-ci peuvent avoir été mêlés par la suite avec des êtres provenant d’autres provinces et même plus nombreux que les aborigènes, de manière qu’on puisse désigner l’ensemble qui en résulte d’après la province d’où ils ont émigré. La distinction de la population aborigène de celle qui plus tard a envahi la région et la détermination des causes qui ont produit et dirigé l’invasion sont des questions que le naturaliste doit se proposer de résoudre.
Lorsque la flore ou la faune d’une province a été soigneusement étudiée, la diffusion ou la dissémination des individus des espèces caractéristiques montre que la manifestation de la force créatrice n’a pas été la même ou égale dans toutes les parties de l’espace, mais que dans certaines d’entre elles, et c’est ordinairement plus ou moins vers le centre, le développement de
- ↑ The natural history of the European seas, in-12, Londres, 1859.