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qui ont traversé tout ou partie, des grands continents, longé les côtes, parcouru tout ou partie des grandes îles du globe, ils ont sans doute contribué beaucoup à nous donner des idées générales sur les caractères propres des flores et des faunes qu’ils ont observées rapidement, mais on ne peut pas dire qu’aucune région de l’Amérique centrale et méridionale, que les quatre cinquièmes de la surface de l’Asie, les trois quarts de celle de l’Afrique et les quatre cinquièmes de l’Australie et des îles qui en dépendent soient connus sous le rapport de leurs productions végétales et animales, comme le sont les États de l’Europe occidentale et centrale. On pourrait donc dire, sans exagération, qu’il n’y a pas plus de un cinquième de la surface des terres émergées dont la faune et la flore soient suffisamment connues pour conduire à quelques chiffres précis. Quant aux productions de la mer et à celles des eaux douces, qui couvrent plus des trois quarts du globe, il est probable que la proportion du connu par rapport à l’inconnu serait encore moindre.

Nos connaissances, tout incomplètes qu’elles sont, ne laissent pas cependant que de nous permettre quelques généralités sur la distribution des êtres organisés, relativement aux conditions physiques dans lesquelles ils se trouvent : la latitude, la longitude, la hauteur au-dessus et la profondeur au-dessous du niveau de la mer, influant sur la température, le degré d’humidité ou de sécheresse de l’air, la quantité de lumière, etc., circonstances qui réagissent directement sur leur plus ou moins de développement. Ces données nous seront d’ailleurs fort utiles pour nous conduire, par analogie, à juger des conditions physiques sous l’empire desquelles se trouvaient les végétaux et les animaux durant la longue série des temps géologiques.
Les connaissances paléontologiques seront toujours incomplètes.

Cependant, si l’on peut concevoir que l’homme arrive un jour à la, connaissance complète de tous les êtres organisés qui contribuent à peupler la terre avec lui, on ne peut espérer qu’il en soit de même relativement à ceux qui l’ont précédé. Quelque longues et persévérantes que soient les recherches des