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lequel nous aurons occasion de revenir à plusieurs reprises.
Causes générales de l’harmonie de la nature.

L’exécution de ce plan admirable et si parfaitement suivi depuis l’origine des choses peut être considérée comme l’effet immédiat de l’activité systématique, continue, d’un créateur qui a calculé et pesé l’ordre d’apparition, le degré d’organisation et la distinction de ces innombrables espèces d’animaux et de végétaux, qui les a créées séparément, suivant le temps et le lieu qui leur convenaient, ou bien ce peut être le résultat d’une force naturelle inconnue, ayant produit les espèces végétales et animales suivant des lois propres à son activité, coordonné et déterminé l’arrangement de leurs rapports généraux et spéciaux.

Dans ce dernier cas, on conçoit que cette force vitale a dû être soumise à l’influence des forces inorganiques ou des actions physiques et chimiques, présidant au développement progressif ainsi qu’aux modifications de la surface du globe, et réglant de la sorte les conditions de la vie pour les êtres qui devaient s’y établir, et dont le nombre, la variété et la perfection devaient s’accroître avec le temps.

On peut seulement expliquer de cette manière comment le développement du monde organique a pu marcher d’un pas égal à celui du monde inorganique, et cette force hypothétique, quelque nom qu’on lui donne, se trouverait alors en parfaite harmonie avec l’économie entière de la nature. Mais, d’un autre côté, nous reconnaîtrons que la succession des êtres dans le temps a dû se faire suivant des lois propres à l’organisme lui-même.

« Un créateur, dit G. Bronn (page 514), qui présiderait au développement de la nature organique par les seuls effets de l’attraction et de l’affinité, répondrait en même temps à une idée beaucoup plus sublime, que si nous admettions qu’il prenne continuellement, pour l’introduction et le changement des plantes et des animaux, dans les milieux aquatiques et atmosphériques de la terre, les mêmes soins que prend un jardinier pour la culture de son jardin.

« Ainsi nous croyons que toutes les espèces d’animaux et de