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représentait une période qui n’avait rien de commun avec tout ce qui l’avait précédé, en considéra la partie inférieure comme l’aurore d’un nouveau jour et lui imposa le nom d’éocène (aurore récente) ; sa partie moyenne reçut le nom de miocène ou de moins récente, et la partie supérieure celui de pliocène ou plus récente. Le sens de ces expressions était aussi en rapport avec la proportion supposée des espèces de coquilles fossiles, dans chacune de ces trois divisions avaient encore leurs analogues vivants. Mais l’un des inconvénients de cette nomenclature partielle s’est bientôt révélé ; elle s’est trouvée incomplète ; des dépôts plus récents encore ont été reconnus ; il a fallu dédoubler le mot pliocène et forger les expressions hybrides de vieux pliocène, de nouveau pliocène, en les couronnant d’un post-pliocène, qui toutes répugnent au bon sens comme au bon goût. D’ailleurs où était l’utilité d’une prétendue nomenclature systématique qui ne se rattache à rien de ce qui est au-dessous, et ne sert qu’à rendre plus choquante ou plus hétérogène encore la classification générale dans laquelle on l’intercale ensuite.

C’est aussi en Angleterre ou du moins par un célèbre géologue de ce pays, sir R. I. Murchison, que le mot azoïque (dépourvu ou privé d’animaux) a été introduit en l’appliquant aux roches sédimentaires les plus anciennes dans lesquelles on n’avait pas trouvé de fossiles. Mais d’abord ces roches pouvaient renfermer des plantes, ce qui rendait le sens du mot sinon inexact, du moins contraire à l’idée qu’on y attache généralement ; ensuite il était possible qu’on vint à y découvrir des restes d’animaux, et alors il devenait complètement faux ; enfin, une expression impliquant un caractère négatif, qui peut cesser d’être vrai d’un moment à l’autre, et qui en outre peut s’appliquer avec tout autant de raison à une roche d’un âge quelconque, ne peut pas être assignée à un système de couche en particulier sous peine de confusion ou d’erreur manifeste. Mais M. Dana[1] a poussé plus loin à cet égard le dédain de toute logique car il dit : The term « azoic » as here used implies

  1. Manual of Geology, p. 145 ; 1863