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au géologue un enchevêtrement continuel de caractères et de variations qui ne s’accorderaient nulle part. Que le soulèvement se soit étendu sur tout un grand cercle de la sphère ou sur une portion seulement, l’objection reste d’ailleurs la même.

« Une autre conséquence probable de l’influence exclusive qu’auraient eue les mouvements brusques et violents, c’est que, par cela même qu’elle était plus ou moins limitée, il devrait se retrouver, dans quelques-unes des mers actuelles, des représentants des formes anciennes, tels que les trilobites qui se seraient perpétués pendant le règne des Ammonites, des Bélemnites, des rudistes, etc., et, outre que les faunes auraient persisté plus longtemps sur un point que sur d’autres, on devrait apercevoir, comme on l’a déjà dit, des retours à des faunes antérieures, déterminés par des circonstances analogues de température, de profondeur d’eau, de courants marins, de nature du fond, etc. Mais loin de là, une formation étudiée sur les divers points où se déposaient dans le même moment des sables, des argiles, des marnes ou des calcaires, offre toujours l’application de la même loi ; les formes organiques ne sont nulle part interverties, et, sans être spécifiquement identiques, les types principaux, ou le facies, en un mot, de la base, du milieu et des derniers dépôts de cette formation, sont partout comparables.

« Ainsi les formes qui ont une fois disparu ne se montrent plus ; leur rôle est accompli ; elles font place à d’autres qui disparaissent à leur tour, et si Linné a dit avec raison : Natura non facit saltus, on peut dire également : Non retroi natura. Nous voyons ces types naître, se développer, puis s’éteindre en même temps, sous toutes les latitudes, sous tous les méridiens, ou seulement influencés, dans les périodes les plus récentes, par des zones isothermes plus ou moins comparables à celles de nos jours. Mais que les couches soient concordantes sur des épaisseurs de huit à dix mille mètres, comme dans l’Amérique du Nord, ou que celles du même