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n’entrent réellement pour rien dans le résultat général des transformations successives des types organisés ; autrement il y aurait des hiatus ou, comme on l’a dit, des lacunes ; celles que l’on avait cru reconnaître disparaissent, au contraire, à mesure que les études paléontologiques et stratigraphiques deviennent plus complètes.

« Si les changements physiques qui ont eu lieu sur une faible étendue, soit à la surface du sol émergé, soit au fond des mers, étaient la seule cause de ceux que l’on observe dans l’organisme, on ne voit pas pourquoi ces derniers seraient partout dans le même sens et partout aussi contemporains et corrélatifs.

« Si des soulèvements plus ou moins étendus n’ont agi que suivant des fuseaux de la sphère terrestre, après l’un quelconque de ces phénomènes, les modifications organiques qu’il a pu occasionner ne se seront produites que dans un certain espace soumis à son influence, et, partout au delà, la faune qui existait aura continué à se perpétuer jusqu’à ce qu’un autre phénomène du même genre soit venu lui imprimer à son tour une influence analogue. Mais cette dernière ne s’étant pas propagée non plus jusqu’à la zone modifiée par le premier soulèvement, celle-ci a dû continuer à présenter les caractères que ce premier soulèvement lui avait fait prendre, et ainsi de suite[1] ; de sorte que les faunes, considérées dans leur ensemble, au lieu de se correspondre, à un moment donné, sur tous les points du globe, et de se modifier en même temps et de la même manière, offriraient

  1. Nous ne posséderons sans doute jamais les données nécessaires pour apprécier à cet égard l’influence d’un soulèvement quelconque, car il faudrait connaître, outre sa direction et son étendue en longueur, la surface qu’il a affectée, l’élévation à laquelle cette surface a été portée sur ses divers points, enfin la vitesse du mouvement ; mais il est facile de voir que son effet a du être très-restreint, et que, relativement à la loi qui régit la sucessionn générale des êtres organisés, cette influence est comparable à ce que nous avons dit du métamorphisme de contact par rapport au métamorphisme en grand. (Ibid., p. 3).