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pays les plus tourmentés et les plus accidentés du globe avec ceux des pays où ils n’ont éprouvé aucune perturbation, on observa que dans les deux cas la succession des couches était parfaitement la même, et que, dans tous deux aussi, la succession des corps organisés que ces terrains renferment était tout à fait comparable.

Ce sera donc dans cette succession des corps organisés, dont nous verrons les espèces en rapport avec l’ancienneté relative des couches, que nous devrons chercher les lois naturelles de la succession de ces dernières dans les pays les plus éloignés de ceux où nous les aurons étudiées d’abord. Nous reproduirons ici quelques passages que nous avons donnés ailleurs, et qui pourront, tout en confirmant ces vues, faire mieux sentir leur importance fondamentale pour la classification des terrains de sédiment et démontrer une fois de plus, s’il était nécessaire, l’erreur profonde où l’on est resté si longtemps sur les soi-disant rapports entre les révolutions physiques du globe et la destruction des animaux et des végétaux à sa surface.

« La faune d’une formation qui finit différant moins de la faune de celle qui la suit immédiatement que de celle de ses premiers dépôts, il n’y a pas de motifs suffisants pour attribuer à une cause violente, purement physique, la différence des corps organisés de deux formations ou sous-divisions consécutives, car pendant la durée de chacune d’elles il s’est aussi opéré des changements non moins prononcés. Pour admettre l’influence exclusive des causes violentes perturbatrices, il faudrait que ce fût l’inverse qui eût eu lieu[1].

« Les intermédiaires qui viennent relier zoologiquement des termes géologiques fort éloignés les uns des autres, et avec lesquels on n’est encore parvenu que rarement à faire coïncider quelques phénomènes physiques, d’une étendue bornée dans un sens ou dans l’autre, montrent que ceux-ci

  1. Hist. des progrès de la géologie, vol. V, p. 7 ; 1853.